Après la 3ème dose

Après la troisième dose Pfizer, les effets n’ont pas tardé à se faire sentir

Hormis un peu de cholestérol qu’il régulait à coup de statines (c’était un élève obéissant face aux blouses blanches), son état global du haut de ses 80 ans passés était plutôt satisfaisant. Mais, après la 3e dose injectée en décembre 2021, sa santé s’est mise à décliner doucement, imperceptiblement, à pas de loup.

Et pourtant, il ne voulait pas la faire : « Il m’ont eu 2 fois, ils ne m’auront pas une troisième! », disait-il en novembre 2021. Oui, mais… il y a eu le pass, la carotte qui fait avancer les moutons!

Mon père, 2e dose, la cuillère tient toute seule!
Mon père, 2e dose, la cuillère tient toute seule!

En février 2022, première alerte, une toute petite coupure au doigt qui a généré une sorte de malaise vagal. Ça, c’était deux mois après l’injection.

Un mois plus tard, il y a eu une crise de calcul rénal. Cette crise a permis de diagnostiquer un polype au niveau de l’uretère gauche. C’était en mars 2022.

Là, il est parti un bon mois se régénérer à la montagne dans les Alpes, sa terre natale, à glisser dans la poudreuse avec sa bande de copains skieurs. Il avait la chance et le bonheur de skier plusieurs mois par an.

Dans la première quinzaine de mai, il a été opéré du polype qui gênait la bonne évacuation des urines. Tout s’est bien passé, il était sur pieds en quelques jours. Le lendemain de sa sortie de l’hôpital, il s’est même permis de faire une partie de ballon avec ses petits-enfants, comme si de rien n’était. Mais les analyses du polype étaient en cours. Et là, le couperet est tombé : cancer de la vessie.

C’est le protocole…

À plus de 80 ans, les protocoles, établis par on ne sait qui, sont clairs. Pas de chimiothérapie, pas de radiothérapie, pas d’immunothérapie. Seule proposition : l’ablation totale de la vessie. Il aurait pu choisir de ne pas le faire. Et en faisant ce choix d’opposition, la porte de la radiothérapie se serait ouverte.

Mon père en juin 2022
Mon père en juin 2022

Mais le chirurgien consulté lui a tellement bien présenté les choses… sans, bien sûr, lui mettre le couteau sous la gorge, qu’il a opté pour cette énorme mutilation.

« J’ai une place le 7 juillet. Vous pouvez attendre, mais ce sera plus compliqué après. Car il faudra refaire un scanner… Les places sont rares. Vous savez, il me suffit de passer un coup de fil à ma secrétaire et elle trouvera facilement 10 candidats pour le 7 juillet. Je vous dis ça mais loin de moi l’idée de vous mettre le couteau sous la gorge ! »

Il avait à peine un mois et demi pour réfléchir. La pression était forte. Trop forte !

Une opération mutilante

Et donc, le 7 juillet, il a été opéré. On lui a retiré sa vessie, et dans la foulée la prostate. Tant qu’à faire ! Sans compter la prouesse de plomberie chirurgicale qui consiste à prélever un morceau d’intestin grêle sur lequel les uretères des deux reins vont être connectées. Cela permet de drainer l’urine hors du corps via un trou crée en partie basse de l’abdomen, à droite au niveau de l’appendice. C’est à cet endroit qu’est placée la poche vésicale.

A ce niveau technique, une question est restée en suspens et sans réponse dans mon esprit. Qu’advient-il des canaux déférents qui relient les testicules à la prostate? Si quelqu’un a une idée, je suis preneuse. Les commentaires sont faits pour ça.

En pleine chaleur estivale, ce fut 2 mois de traversée douloureuse à lutter contre des infections à répétition. Le chirurgien en charge de l’opération s’est même retrouvé hospitalisé deux ou trois jours après, à la suite d’une infection. Les fameuses infections nosocomiales !

Dans la deuxième quinzaine d’août, il a enfin pu rentré chez lui, extrêmement affaibli, amaigri. Sa bouche constamment pâteuse à cause d’une bactérie contractée à l’hôpital l’empêchait d’apprécier le goût de la nourriture. Du coup, l’appétit n’était pas au rendez-vous. Les jours passaient et il ne remontait pas la pente.

Un suivi post-opératoire inexistant

Après une telle opération, on aurait pu s’attendre à un suivi assez soutenu. Mais en dehors du passage régulier des infirmières qui veillaient sur sa cicatrice, ça a plutôt été la traversée du désert. Pas de rendez-vous de suivi auprès d’un médecin ou d’un oncologue. D’ailleurs, très bizarrement, il n’a pas rencontré un seul oncologue depuis que le diagnostic du cancer a été posé.

En novembre, il a commencé à se plaindre de douleurs dans le bassin, à la hanche et puis dans le dos au niveau des reins. Des douleurs assez intenses qu’il tentait de faire taire à coup de Doliprane. Le bon vieux Doliprane… Mon père prenait rarement le temps de lire les notices. S’il l’avait fait , il aurait su qu’il mettait ses reins en danger avec une prise au long cours.

Il a vu un kiné, puis un ostéopathe. Mais rien n’y faisait, la douleur était toujours présente. J’étais inquiète et je me suis connectée à lui en radiésthésie. J’ai vu qu’il y avait des métastases à plusieurs endroits. Après Noël, il est enfin allé voir son médecin traitant qui lui a prescrit des antalgiques, la Lamaline et l’Izalgi, et de l’Oméprazole aussi.

Départ pour l’au-delà imminent

C’est à partir de ce moment-là qu’il a amorcé sa descente. Avec l’opium. Il est tombé dans une somnolence quasi permanente. Un jour, au début du mois de janvier, alors qu’il était debout, le regard dans le vide, il s’est écroulé. Le lendemain, il est tombé à nouveau.

Là, sa femme l’a conduit à l’hôpital. Le scanner a confirmé ce que je soupçonnais. Métastases : sur l’intestin, le foie, les poumons, avec lésions osseuses.

Rapidement, il lui ont donné du Durogésic 25. C’est de la morphine surpuissante. Du fentanyl. En patch transdermique. J’ai dû leur demander qu’ils arrêtent de lui donner le Lamaline et l’Izalgi prescrit par le médecin traitant.

Hé oui ! à l’hôpital, on met un point d’honneur à respecter les prescriptions antérieures. Et j’ai aussi réussi à les convaincre d’arrêter de lui donner l’Oméprazole, un inhibiteur de la pompe à protons qui protège l’estomac des autres substances. Cela lui donnait des renvois constants alors même qu’il mangeait trois fois rien.

Au début de son hospitalisation, j’ai découvert par hasard le traitement de Joe Tippens dont je vous parlerai dans ma prochaine lettre. Je n’ai pas pu le mettre en place tout de suite, malheureusement ! Il m’a fallu attendre une dizaine de jours pour le recevoir. Quand j’ai enfin pu lui donner, nous avons constaté une nette amélioration de son état, en trois jours seulement, du 18 au 20 janvier. Le 20, il savait à nouveau se servir de son téléphone pour appeler et envoyer des sms. Il a même demandé à prendre une douche et se laver les cheveux. Il marchait!

Mais le 21 janvier, c’était un samedi, l’équipe soignante a décidé de doubler la dose de Durogésic. Ils sont passés au Durogésic 50. Et ça, ça l’a totalement achevé. La lumière s’est arrêté de briller dans ses yeux. Il ne pouvait plus se lever car il perdait l’équilibre. Impossible de manger ou boire car sa durée de vigilance était de moins de 5 secondes. Il retombait systématiquement dans le sommeil, abasourdi par la drogue. C’était un zombie.

Dernier hommage à mon père

Mon père shouté au fentanyl le 27/01/2023
Mon père shouté au fentanyl le 27/01/2023

C’est ce qu’on appelle le confort dans le milieu hospitalier. Une des infirmières qui s’était occupée de lui le vendredi est partie en week-end. Quand elle est revenue le lundi, elle était sous le choc : elle ne comprenait pas ce qui avait pu se passer en 48 heures !!!

Alors que j’entretenais encore un espoir de guérison grâce au protocole de Joe Tippens, un traitement en dehors des clous, l’hôpital mettait tout en œuvre pour qu’il parte le plus vite possible. Et ils ont réussi. Avec la somnolence constante induite par les opiacés, mon père a entamé un jeune total d’eau et de nourriture pendant 10 jours et il s’est arrêté de respirer le 31 janvier 2023.

Il était rentré à l’hôpital trois semaines avant, debout. Ils ont attribué son départ à l’évolution de sa maladie. J’ai appris peu de temps après son décès qu’il n’y a jamais d’évolution fulgurante des cancers chez les personnes âgées.

A mon père tué plusieurs fois par cette médecine folle… injections expérimentales meurtrières, ablations mutilantes, drogues dures entrainant la perte totale d’autonomie et la force de rester en vie.

Si tu souhaites signaler des effets indésirables suite à injection, médicament ou tout acte médical, il te suffit de te rendre ici :

https://signalement.social-sante.gouv.fr/psig_ihm_utilisateurs/index.html#/accueil

Si tu m’as suivi jusqu’ici, merci infiniment pour ton attention !

Belle lumière à toi!

Agnès B.